MINOS CIRCUIT
Minos Circuit is the resonance of a double exploration, that of an instrument, the bassoon - an instrument dear to Dafne Vicente-Sandoval - and that of a listening, of a gaze, almost. The first exploration deconstructs the instrument, tearing it apart, reducing it to an archipelago of sound bodies stimulated by an electro-acoustic device that generates feedback and infiltrates each part of the bassoon, in order to carry out a methodical, systematic examination. The second exploration is the inner one of attention and listening, the one that measures, at each moment, the necessity or not of an intervention in the very act of the musical work, of this subtle balance that is established between composition and observation, between action and contemplation.
Minos Circuit est la mise en résonance d’une exploration double, celle d’un instrument, le basson — instrument cher à Dafne Vicente-Sandoval — et celle d’une écoute, d’un regard, presque. La première exploration déconstruit l’instrument, le met en pièce, le réduisant en un archipel de corps sonores stimulés par un dispositif électroacoustique générateurs de larsens qui vont s’infiltrer dans chacune des parties du basson, pour en faire l’examen méthodique, systématique. La seconde exploration, c’est celle, intérieure, de l’attention et de l’écoute, celle qui mesure, à chaque instant, la nécessité ou non d’une intervention dans l’agir même de l’œuvre, de cette bascule subtile qui s’établit entre composition et observation, entre action et contemplation.
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TRANSFIGURATION 4
Both a “meditation on musical ruins” and “a study of the material of Richard Strauss’s Metamorfosen”, Transfiguration 4 works on the musical fragment as an expressive and poetic possibility that can be deployed below or beyond simple musical syntax, a syntax that is still too often equated with music itself. What Lars Petter Hagen highlights in this remarkable work is that the power of music lies at its fringes, that is, at the edge of its own disappearance. Transfiguration 4 floats in a particularly moving way in these troubled lands, where nothing is ever resolved, and where everything, however, is suspended, like a stream of blurred memories that memory would summon to form an intuition. A musical intuition.
A la fois « méditation sur les ruines musicales » et « étude du matériau de Metamorfosen de Richard Strauss », Transfiguration 4 travaille le fragment musical comme possibilité expressive, poétique, pouvant se déployer en-deçà ou au-delà de la simple syntaxe musicale, syntaxe encore trop souvent assimilée à la musique même. Ce que met en lumière Lars Petter Hagen dans cette œuvre remarquable, c’est que la puissance de la musique se situe à ses franges, c’est-à-dire aux lisières de sa propre disparition. Transfiguration 4 flotte de manière particulièrement émouvante dans ces contrées troubles, où rien jamais ne se résout, et où tout, pourtant, se suspend, comme un flux de souvenirs flous que la mémoire convoquerait pour former une intuition. Une intuition musicale.