Félicia Atkinson’s Ni envers ni endroit que cette roche brûlante (Pour Georgia O’Keeffe) is approached as a meditation, not as meditative music, but as a reflection on the art of creation: how to inhabit one’s creation, how to convey it, domesticate it and live with it. Drawing inspiration from the artist Georgia O’ Keeffe, both in her work as a painter and in the houses in which she lived in New Mexico, and even in the landscapes that surround them, Félicia Atkinson has composed a piece that evokes and celebrates, in a poetic and holistic way, the mystery of art, the somnambulic oscillation that accompanies the act of creating. Blending fragmentary voices, islands of piano, electronic textures and patterns, and field recordings, Félicia Atkinson’s music is sincere and inspired, a meditation, then, but also a lesson we sometimes forget: being an artist is not an activity, even less a profession, it’s a singular way of approaching the world and, in so doing, densifying it.
« Ni envers ni endroit que cette roche brûlante (Pour Georgia O’Keeffe) », de Félicia Atkinson, s’aborde comme une méditation, non pas comme une musique méditative, mais bien comme une réflexion autour de l’art de créer ; comment habiter sa création, comment la porter, la domestiquer et vivre avec. En puisant son inspiration chez l’artiste Georgia O’ Keeffe, à la fois dans son travail de peintre, mais également dans les maisons dans lesquelles elle a vécu, au Nouveau-Mexique, ou même dans les paysages qui les environnent, Félicia Atkinson compose ici une pièce qui évoque et célèbre, de manière poétique et holistique, le mystère de l’art, le balancement somnambulique qui accompagne l’acte de créer. Mêlant voix fragmentaire, îlots de piano, textures et trames électroniques ou encore enregistrements de terrain, la musique que nous offre Félicia Atkinson est une musique sincère et inspirée, une méditation, donc, mais aussi une leçon qu’on oublie parfois : être artiste, ce n’est pas une activité, encore moins une profession, c’est une façon singulière d’aborder le monde et, par là même, de le densifier.
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Richard Chartier’s music takes up residence at the frontiers of the audible, on the edge where sound diffracts into an inter-dimensionality where sounds, space, listening and silence recombine in an arborescence of becomings that present themselves to us and then disappear. The space-time in which Richard Chartier’s music unfolds is a stretched space-time, barely emerging in the world of sound. The delicacy, precision and accuracy of the composition Recurrence.Expansion lies precisely in this dialogue between a shape that is exposed and developed in an inspired and masterful way, and the sonic biotope in which this shape develops. It is from such an encounter that the singularity of Richard Chartier’s music emerges, music of attentive listening, but also sensitive, inhabited music, a music of discreet metamorphosis.
La musique de Richard Chartier se loge aux frontières de l’audible, dans cette lisière où le son se diffracte dans une inter-dimensionalité où les sons, l’espace sonores, l’écoute et le silence se recombinent en une arborescence de devenirs qui se présentent à nous et disparaissent. L’espace-temps dans lequel se déploie la musique de Richard Chartier est un espace-temps étiré, affleurant à peine dans le monde sonore. La délicatesse, la précision et la justesse de la composition Recurrence.Expansion réside précisément dans ce dialogue entre une forme exposée, déclinée, de manière inspirée et maitrisée, et le biotope sonore dans lequel cette forme se développe. C’est d’une telle rencontre qu’émerge la singularité de la musique de Richard Chartier, musique d’écoute attentive, mais également musique sensible, habitée, une musique des métamorphoses discrètes.
—Francois J. Bonnet, Paris, March 2023